Top Album 2012

 

50 – InVerse – A Record

D’après leur site, InVerse est un groupe underground russe qui joue du rock depuis 2005 à St Petersburg. Découvert au hasard de pérégrination sur internet, cet album de rock, aux tonalités Shoegaze et Post Punk, est un de mes coups de cœur de l’année 2012. C’est sombre, noir comme la Russie d’aujourd’hui et plein de références littéraires. Pour ne rien gâcher, tous leurs albums sont en téléchargement libre ici.

 

49 – The XX – Coexist

Le difficile second album… C’est presque un pléonasme tellement c’est devenu banal, quand un artiste a connu un succès important pour son premier album de mettre en évidence le besoin de confirmer le premier essai. Et pourtant, à l’écoute de Coexist, on ne peut s’empêcher de penser à ça. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet album n’est pas au niveau des espérances. Trop langoureux, un peu facile… mais bon, après quelques écoutes, on se rend aussi compte que l’on a trop attendu des XX et que cet album reste de très bonne facture. Mais la déception reste malgré tout.

 

48 – Scissor Sisters – Magic Hour

Magic Hour peut aussi se ranger au rayon des déceptions. Pourtant, l’album est excellent, dansant, entraînant. Les morceaux Disco-Glam s’enchaînent, donnant envie de se déhancher ou délirer sur une plage. Cependant, je garde en tête leur précédent album et véritable bijou Night Work et j’ai le sentiment que les Scissor Sisters ont trop poussé vers la Pop facile et se sont trop éloigné des dancefloors. Au final un bon album, mais sans magie.

 

47 – Citizens! – Here We Are

J’ai découvert les petits jeunes de Citizens! en première partie des Rapture. Musicalement très proche des New-Yorkais, je dois avouer que j’étais quelque peu passé à côté des londoniens, à l’exception de leur « choupinou » de bassiste… Mais à l’écoute de leur album, force est de constater que leur musique est rafraichissante, entre Indie Rock et Electro Pop. Leurs influences sont très proches de Bowie et de Franz Ferdinand et, même si ce n’est pas l’album de l’année, ça reste un très bon premier album.

 

46 – Saint Etienne – Words and Music by Saint Etienne

J’ai toujours eu un a priori défavorable sur Saint Etienne. En effet, les anglais auraient quand même pu mieux choisir leur nom. Cependant, leur musique est largement suffisante pour compenser ce déficit. Le dernier album ne fait pas exception au niveau du talent, notamment grâce à la voix de Sarah Cracknell, envoutante ! Cet album, toujours dans leur style d’Electro Pop si particulier, est sucré et entraînant. Une bande son idéale pour des vacances.

 

45 – Sébastien Tellier – My God Is Blue

Sébastien Tellier fait partie des artistes qu’il faut voir en live pour les apprécier. En effet, la chance (et Ocean of Noise) m’a permis d’assister à un concert de sa tournée et toutes les réticences que j’avais autour de son personnage médiatique et notamment sur son Alliance Bleue, sorte de secte délirante, se sont évaporées. Sébastien Tellier joue un rôle qui disparait rapidement devant son amour de la scène et de la musique. Et cet album prend alors tout son sens, entre douceur et loufoque, comme un Pepito bleu.

 

44 – Ty Segall Band – Slaughterhouse

En 2012, Ty Segall aura sorti pas moins de 3 albums, sous trois noms différents. Ce californien de 25 ans a déjà une discographie à faire pâlir d’envie les plus grands. Je retiens avant tout Slaughterhouse, premier album sorti sous le nom du groupe qui l’accompagne en tournée, car c’est celui qui sonne le plus Heavy, le plus Grunge et qui marque une sorte de rupture avec le son Garage de ses autres productions. En passant, l’un de mes regrets de l’année, c’est de l’avoir raté en concert cette année. Rendez-vous bientôt en tout cas.

 

43 – Islands – A Sleep and a Forgetting

The Islands est un groupe à part pour moi. Constitué autour Nicholas Thorburn, ancien membre de mon groupe fétiche, The Unicorns. Déjà 4 albums pour eux, et je dois dire que je n’attendais pas grand-chose au vu des deux précédents. La surprise et le plaisir furent donc d’autant plus grands en écoutant cet opus. Plus personnel, plus sombre et donc avec moins de fioritures et d’emphases, cet album surprend par sa narration et son intimisme. En attendant une reformation improbable du trio génial de Montréal, A Sleep and A Forgetting permet à Thorburn d’en dire plus sur lui et de nous laisser entrevoir de belles choses pour l’avenir.

 

42 – Disappears – Pre language

Peu après la séparation de Sonic Youth, leur batteur, Steve Shelley, a rejoint Disappears, le temps d’un album (il a en effet quitté le groupe durant la tournée qui suivit). Le groupe de Chicago en a profité pour créer un album qui sent bon le rock des années 90, comme beaucoup d’album de cette année. Et il n’y a pas à dire, j’aime ce rock tendu, sale, toujours sous tension. L’album est dense, presque sans temps mort et fait incontestablement partie du renouveau rock de 2012.

 

41 – Flaming Lips – And Heady Fwends

Les Flaming Lips sont un groupe totalement génial, totalement à part, totalement imprévisible. Capable de produire de la pop FM comme des albums expérimentaux, et même l’hymne rock officiel de leur cher état d’Oklahoma. Sur leur dernier album, ils ont donc décidé d’inviter leurs amis, inspirateurs et descendants, de Prefuse 73 à Kei$ha, en passant par Bon Iver et Yoko Ono. Le résultat est donc un album complètement fou, voire un peu foutoir, mais je suis prêt à pardonner beaucoup aux Flaming Lips.

 

40 – Beach House – Bloom

Bloom est un album de pop gracieuse et poétique, à l’image du duo de Baltimore qui depuis 2006, sort un album exactement tous les 2 ans. La critique a encensé cet album comme l’aboutissement de leur œuvre, et pourtant, malgré toutes les qualités de Bloom, je n’ai jamais ressenti autant de plaisir que dans l’opus précédent. L’album est une parenthèse douce, cristalline, dans un monde trop nerveux, mais reste malgré une simple parenthèse.

 

39Flying Lotus – Until the Quiet Comes

Flying Lotus est un producteur de génie, aussi bien dans ses trois précédents albums que sur scène où il a enchanté la scène des Nuits Sonores au printemps. Son quatrième opus, Until the Quiet Comes, est un projet assez dense, comprenant un court métrage, autour de l’univers de Little Nemo. La musique est plus influencée par le jazz et la culture familiale de l’artiste. Bref, un album complexe, réfléchi, poétique mais en même temps toujours accessible.

 

38 – 2:54 – 2:54

2:54, c’est deux sœurs anglaises qui font de la musique brumeuse, où l’on se perd dans les lignes de basse. De la cold-wave, comme on dit, un petit côté post punk et surtout des mélodies planantes, planantes… La voix est chaleureuse. Un album magique et un vrai coup de cœur, plein de références sympathiques à la scène féminine anglaise.

 

37 – Die Antwoord – Ten$ion

Die Antwoord sont des fous furieux de sud-africains qui font du Hip Hop assaisonné d’une électro puissante. Issus de la minorité des blancs pauvres d’Afrique du Sud, leur album sent la rage et la violence. Alors, certes, ce n’est pas subtile, mais c’est efficace et complétement fou. N’oublions pas non plus la cerise sur le gâteau, la beauté renversante  de leurs vidéos.

 

36 – Lescop – Lescop

Lescop aurait dû naître à Manchester dans les années 60. Il aurait pu aller écouter Joy Division, les Buzzcocks et les Sex Pistols. Cependant, il est né l’année du premier concert de la bande à  Ian Curtis. Et à Châteauroux. Pour compenser, il a décidé de se rattrapper, en faisant un album de New Wave qui fait penser aux Smiths, à New Order… Avec la vision sociale, engagée, en plus. Ce premier album, je l’espère, en appelle beaucoup d’autres.

 

35 – Xiu Xiu – Always

Depuis 10 ans, Xiu Xiu produit des albums expérimentaux, passionnants et envoutants et ce neuvième album ne fait pas exception à la règle. Percussions cacophoniques et rock énergique, Always monte en tension, chaque morceau pouvant exploser à un moment ou un autre. Cet album est un exutoire à l’angoisse.

 

34 – Two Door Cinema Club – Beacon

Le deuxième album des irlandais de Two Door Cinema Club est probablement l’album Indie Rock de la rentrée, voire de l’année. Ce qui veut dire deux choses. En premier lieu, que cet album est absolument exceptionnel, puissant, efficace. Et surtout, que l’année 2012 semble marquer la fin, tout du moins l’épuisement, de cette tendance qui a marqué la dernière décennie. Beacon est en tout cas un excellent bouquet final.

 

33 – Thieves Like Us – Bleed Bleed Bleed

Rencontre entre deux suédois et un new-yorkais, Thieves Like Us a produit trois albums d’électro sous le regard bienveillant de leurs parrains, New Order (excusez du peu). Bleed Bleed Bleed marque un tournant dans le parcours du groupe. Des instruments viennent s’ajouter aux sons synthétiques et l’ambiance devient plus profonde.

 

32 – Tristesse contemporaine – Tristesse contemporaine

Un britannique, une japonaise et un suédois sont dans un groupe. Ça pourrait être une blague mais comme ils ont décidé de s’appeler Tristesse Contemporaine,  on sent qu’ils ne sont pas là pour rigoler. Encore un album dans la vague du renouveau Post-Punk, me dira-t-on. Cependant, les influences Trip-Hop, le minimalisme musical et les paroles intellectuelles (peut-être un peu trop ?). Le spleen est partout dans cet album, noir brillant.

 

31 – Howler – America Give Up

Les Strokes sont morts, vive Howler ! Les petits gars de Minneapolis ont produit un premier album bourré de tubes rock, qui sauve à lui tout seul le rock américain en 2012. On pense à Joey Ramone, à Jesus & Mary Chain et surtout à l’avenir. Le groupe affiche une moyenne d’âge de 21 ans et cet album donne un espoir pour le retour du rock dans l’avenir.

 

On continue la remontée avec la troisième partie du Top albums de l'année 2012, de la 30ème à la 21ème place.

Pour retrouver le classement de la 50ème à la 41ème place, suivez le lien.
Pour retrouver le classement de la 40ème à la 31ème place, suivez le lien.

 

30 – Spiritualized – Sweet Heart Sweet Light

Il y a 22 ans, des anciens de Spacemen 3 (enfin tous les membres sauf un) fondent Spiritualized qui va faire une belle carrière dans les années 90. Un peu oublié dans les années 2000 (en tout cas par moi), les voilà qui ressortent un album d’une qualité exceptionnelle cette année, prouvant qu’on peut être original après 30 années de carrière et deux arrêts cardiaques. C’est rock, garage, folk, pop et génial à la fois.

 

29 – Lambchop – Mr. M

Je dois l’avouer, je n’avais jamais entendu parler de Lambchop avant cette année. J’ignorais donc que leur premier album remonte à 1990 et donc que Mr M est leur onzième album. J’ai donc eu la joie de découvrir la country à la sauce Lambchop cette année, et ce fut très agréable. Ca sent bon le sud des Etats-Unis, avec une pointe de soul et malgré tout, un arrière-goût de rock à l’ancienne. A déguster sans limite.

 

28 – Four Tet – Pink

Bien que Kieran Hebden soit le seul membre du projet Four Tet, il bosse pour quatre, et le fait bien. Il était pourtant difficile de sortir un album de qualité après avoir produit le chef d’œuvre There Is Love in You il y a deux ans. Objectif réussi, sans sortir l’album de l’année non plus, mais Pink reste un album dense, agréable à écouter. L’électro devient plus minimale, plus feutrée, à l’image de ses premiers albums jazzy, mais garde une certaine touche house, assez plaisante.

 

27 - Ariel Pink's Haunted Graffiti – Mature Themes

Ariel Pink est un artiste touche à tout, qui depuis dix ans produit des albums psychédéliques, souvent brouillons, mais presque toujours excellents. Entouré depuis quelques temps par le Haunted Graffiti, sa musique paraît plus cohérente, plus investie. Revenu à un son plus Lo-Fi, malgré un univers très marqué par la pop des années 80, Mature Themes est un album particulièrement prenant et intelligent malgré quelques temps morts un peu regretables.

 

26 – The Shins – Port of Morrow

The Shins n’est plus le groupe de rock alternatif du label Sup Pop. James Mercer a fait le vide autour de lui et, depuis son aventure avec Danger Mouse, s’oriente de plus en plus vers la pop. Port of Morrow est le premier album depuis ce changement et le résultat est surprenant, mais aussi enivrant. La pop est léchée, limpide, assurée. The Shins a perdu l’innocence des premiers temps mais a gagné en puissance et en assurance.

 

25 – Dirty Projectors – Swing Lo Magellan

Dave Longstreth et sa bande ont encore une fois réalisé un album hors des sentiers battus. Après avoir sorti Rise Above qui réinterprétait de mémoire un album de Black Flag ou avoir fait chanter Björk dans un concert à cinq voix et guitare acoustique, voici Swing Lo Magellan, album variant entre morceaux titubants, ballades entraînantes et bijoux pop, toujours avec la voix épique de Dave Longstreth en fil rouge.

 

24 – Chairlift – Something

Deuxième album du trio devenu duo venu du Colorado, Something a été le premier album à réjouir mes oreilles cette année. En effet, Chairlift est bien plus qu’une bande originale d’une publicité Apple, c’est désormais un groupe essentiel de l’électro-pop actuelle. La voix de la chanteuse est éblouissante, lascive tandis que la musique est un bricolage incessant entre pop, folk, électro et rock. Le résultat est un album rêveur et séduisant.

 

23 – Mouse on mars – Parastrophics et WOW

Duo allemand vieux de quasiment 20 ans, les Mouse On Mars font de l’Intelligent Dance Music, comme on dit. Après six années de silence, ils ont sorti le très sympathique Parastrophics en début d’année, et un mini album WOW en fin d’année, les deux chez Monkeytown, le label de Modeselektor. Les influences dub, drum and bass font de ces deux albums des bijoux de house, chacun dans un style différent. Le travail et la réflexion pour le premier, l’urgence et le rythme pour le second.

 

22 – Champagne Champagne – Private Party

Champagne Champagne est un trio tout droit venu de Seattle qui m’a rafraîchit les oreilles cette année avec cet LP. Mélangeant Hip Hop, Rock et sons tropicaux, en version simple, de la fusion, Private Party sonne juste efficace. La voix notamment, créé le liant entre chacune des chansons, pourtant toutes différentes. A écouter à fond dans les transports communs, pour se souvenir de quand on avait quinze ans.

 

21 – John Talabot – Fin

Jusqu’ici totalement méconnu, en tout cas par moi, John Talabot est un DJ barcelonais qui aura marqué l’année avec cet album obscur et pourtant totalement rafraîchissant. Alternant morceaux minimalistes et tubes pop, fIN montre que la House peut être éclectique et variée. Chaque morceau apporte sa pierre à l’édifice de l’album. J’espère que l’on entendra longtemps parler de ce John Talabot !

 

20 – Lana Del Rey – Born To Die

Que dire sur cet album et cette artiste qui a marqué le début d’année 2012 ? Adulée ou détestée, impossible de ne pas avoir un avis sur la belle Lana (même sur sa beauté d’ailleurs). Je me situe donc dans la catégorie des admirateurs. J’ai adoré cet album, plein de perles pop baroque, de ballades Trip Hop avec une langueur qui se promène au long de l’album. Au-delà des tubes, Born to Die, loin du vocodeur, est l’album pop de l’année.

 

19 – Dan Deacon – America

Dan Deacon est un artiste électronique qui joue du tuba, de la guitare, du trombone, du clavier… Bref un touche à tout de génie qui à chaque album, me ravie les oreilles. Encore plus avec ce dernier, produit à partir d’enregistrements d’instruments dans une chambre an-échoïque. Le résultat est un album d’électro inclassable, sorte de musique classique du vingtième siècle, qu’on ne peut écouter que d’une traite.

 

18 – Squarepusher – Ufabulum

Quatorzième album de Tom Jenkinson sous le pseudonyme de Squarepusher, qui porte haut l’étendard du label phare de l’électro anglaise, WARP. Ufabulum est un album totalement créé par ordinateur, par programmation pure, fusion de milles sons. Un album branché sur courant alternatif, aux rythmes déstructurés, oscillant entre Drum and Bass, Hip Hop et expérimentation. Malgré tout, les mélodies sont là, et l’album s’écoute avec plaisir et entrain.

 

17 – Archive – With Us Until You're Dead

La renaissance d’Archive. Dans cet album que j’attendais plus, j’ai retrouvé le son d’un des groupes les plus marquants de mon adolescence. Savant mélange de Trip Hop et de Rock Progressif, accompagné par la magnifique voix d’Holly Martin, With Us Until You’re Dead m’a réconcilier avec ce groupe, et pour longtemps j’espère. (Pour plus d’infos, lire ma chronique sur Ocean of Noise)

 

16 – Death Grips – The Money Store

The Money Store est le premier album de californiens visiblement très énervés, ce qui nous fait immanquablement penser à Odd Future. Mais là où la bande de la Los Angeles semble rentrer dans le rang (j’ai encore la grosse sucrerie indigeste de Frank Ocean sur l’estomac), Death Grips nous offre un hip hop noir et glacial à l’esprit punk et aux clips malsains. On sent qu’ils sont autant inspirés par la rue et la fumette que par leur écoute assidue de Black Métal. Espérons que la suite de leur parcours soit à l’avenant.

 

15 – Animal Collective – Centipede Hz

Animal Collective qui sort un album, c’est forcément un événement pour moi. Adorateur du collectif fou de New York, le simple fait que je ne le classe que quinzième montre que j’ai forcément été un peu déçu. Malgré tout ça, et malgré sa pochette à l’esthétique discutable, Centipede Hz reste un excellent album et si le groupe a perdu en percussion, il a gagné en soin et en raffinement. Un album moins expérimental mais toujours aussi psychédélique.

 

14 – Japandroids – Celebration Rock

Cet album contient l’un des tubes de l’année, l’efficace et coléreux The House That Heaven Built, qui vaut à lui tout seul l’écoute de l’album. Celui ouvre et ferme sur un feu d’artifice, comme la musique de Japandroid, que l’on pourrait appeler de l’Indie Punk Rock. Le résultat est un peu inégal mais à chaque écoute, on apprécie la puissance, les hurlements et les guitares électriques des canadiens énervés.

 

13 - The Men - Open Your Heart

On reste dans le rock, avec ce quatrième album de New-Yorkais particulièrement énervés eux-aussi. Les influences sont punk, grunge et garage et le résultat donne un Open Your Heart particulièrement réussi. J’ai eu le sentiment en écoutant cet album que je retournais à l’époque de ma découverte de Sonic Youth. Le rock se porte bien cette année, et c’est plaisant. (Pour plus d’infos, lire ma chronique sur Ocean of Noise)

 

12 – Breton – Other People's Problems

Disons-le clairement, le fait que le concert auquel j’ai assisté m’a enchanté et que Roman Rappak soit l’un des mecs les plus gentils du monde influence forcément mon jugement. Cela n’enlève rien aux qualités de cet album issu d’un collectif d’étudiants en art au départ plus intéressé par la vidéo et n’ayant commencé la musique que pour illustrer leurs créations. L’ambiance de l’album est sombre, industriel, oscillant entre le Rock, l’Electro et le Hip Hop. Malgré tout, l’album reste plein d’entrain et rappelle furieusement WU LYF.

 

11 – God Speed You Black Emperor – Allelujah! Don't Bend! Ascend!

L’annonce du retour de God Speed a forcément fait naître un immense espoir. Bien que plus adepte de leurs performances scéniques que de leurs albums, j’ai attendu avec un mélange d’entrain et d’inquiétude, comme après huit années d’abstinence. Le résultat fut plus qu’à la hauteur de mes attentes. Rarement un du label Matador m’a fait un effet aussi immédiat. Dur, percutant, nerveux, le rock progressif des canadiens se transforme en rage sur cet album engagé et percutant.

 

10 – El-P – Cancer For Cure

Quand on écoute El-P, on a du mal à imaginer le petit new-yorkais blanc branché des photos tellement le phrasé est rapide, brutal et la voix profonde. Si je trouve que le Hip Hop vivote depuis une dizaine d’années, quelques artistes talentueux maintiennent le style alerte et cet album en est le meilleur exemple. Des basses puissantes, des beats de ouf et une mélancolie oppressante qui fait le liant de l’album. J’ai en plus une tendresse particulière pour le featuring de Nick Diamonds qui a décidemment une voix particulièrement adapté au Hip Hop.

 

9 – Alt-J – An Awesome Wave

Alt-J est définitivement l’un des plus gros buzz de l’année. Difficile de ne pas avoir entendu parler d’eux par les médias spécialisés (les Inrocks en ont d’ailleurs fait leur album de l’année). Personnellement, je dois avouer avoir énormément écouté cet album et finalement m’en être un peu lassé. Au final, il reste évidemment des tubes énormes, grâce notamment à cette voix à part, mais l’album sent quand même beaucoup le premier album, très travaillé mais manquant de profondeur. J’attends le deuxième album avec impatience !

 

8 – Chromatics – Kill For Love

Johnny Jewel, fondateur du label Italian Do It Better, a rejoint il y a cinq ans Chromatics et a amené le groupe de Portland sur son label en changeant leur post-punk lo-fi pour une électro minimaliste, soignée, aux accents années 80, mâtinée de quelques accords de guitare. Le résultat est un double album aux accents mélancoliques où l’on se sent comme dans un rêve, flottant dans les nuages de leur univers langoureux. Un vrai grand album !

 

7 – Hot Chip – In Our Heads

Depuis que j’ai découvert la musique électronique, j’ai un faible pour l’électro pop. Et depuis que j’ai découvert Hot Chip, ils sont les porte-étendards de ce style. Ce cinquième album des londoniens ne fait pas exception à la règle, loin de là. Leur style a évolué depuis l’époque DFA vers plus de funk, plus de dance, flirtant même avec le R’n’B, et surtout plus de positivité ! C’est toujours un peu kitch, à l’image de la pochette de l’album, mais tellement intelligent. Hot Chip est un savant mélange d’influences et d’inventions, toujours en mouvement.

 

6 – Metz – Metz

La première fois que l’on m’a parlé de ce groupe, j’ai bien du avoir un sourire moqueur, m’attendant à un énième ersatz de Noir Désir. En fait, Metz est canadien et s’appelle d’après la ville de l’est suite à un bon souvenir de concert du chanteur dans cette ville. Pour parler du style, Metz est signé chez Sub Pop, comme Nirvana. Metz fait du rock, comme Nirvana, Metz a un batteur génial, comme Nirvana. Mais Metz joue beaucoup plus fort que Nirvana. Ca crie parfois même un peu trop, mais qu’est-ce que ça nettoie les oreilles.

 

5 – Motorama – Calendar

La découverte de la rentrée 2012 pour moi. A la seconde où j’ai entendu ce groupe, sur France Inter à 7h30 (l’excellente chronique encore un matin), j’ai su que ce groupe serait dans mon top 10. Originaire de Rostov-sur-le-Don, aux confins de la Russie méridionale, les petits gars de Motorama font du Post-Punk comme à Manchester il y a 30 ans. Quand on écoute Calendar, on a l’impression que Ian Curtis ne s’est pas pendu et a continué à chanter pour New Order. En fait, Motorama, c’est l’âme slave, mélancolique et farouche, adaptée au rock.

 

4 – Django Django – Django Django

Des anglais qui busent depuis quelques temps avec des singles bien foutu et qui sont attendus au tournant pour leur premier album, il y en a beaucoup. Mais des anglais qui arrivent à sortir ce premier album, à en faire un vrai ensemble et qui, en plus, déchire en live durant la tournée suivante, il y en a beaucoup moins. Django Django ne fait pas du jazz manouche mais un rock psychédélique et électronique qui s’écoute sans lassitude ni temps mort.

 

3 – Grimes – Visions

La pochette, surement la plus belle de l’année, fait penser à un groupe de Death Metal mais la musique est définitivement électronique. Claire Boucher est une canadienne de 24 ans passionnée de science-fiction et de moyen-âge qui s’est lancé dans la musique électronique et a déjà sorti 4 disques en 3 ans. Visions est, pour l’instant son chef d’œuvre, entre Aphex Twin et Abba selon le mot du Guardian. A mes yeux, Grimes est la démonstration de ce que la génération née avec toute la musique du monde à portée de main peut faire de grand.

 

2 – Cloud Nothings – Attack On Memory

Le mois de janvier fut incroyablement riche en 2012, et cet album n’y est pas pour rien. Produit par Steve Albini (Nirvana, Pixies), Attack On Memory est l’album qui a réveillé le grunge qui est en moi. Pas la peine d’énumérer les bonnes chansons de l’album, puisque cela revient à lire la track-list, Cloud Nothing mélange garage, pop-punk, noise… dans un tourbillon rock d’une efficacité rare aujourd’hui. J’ai passé l’année à attendre un meilleur album de rock, mais en vain. Il faut bien reconnaître que la bande de Dylan Baldi avait mis la barre très haute.

 

1 - Aidan Baker – The Spectrum of Distraction

Disons-le clairement, tous les albums de ce top 10 auraient pu être premiers. C’est clairement ces albums qui auront accompagné mon année, qui aura été formidablement riche en découvertes et coups de cœur, mais qui n’aura pas, à mon sens, permis à un album de vraiment se décrocher des autres. J’ai donc choisi de mettre en avant mon plus gros coup de cœur de l’année, à savoir ce double disque d’Aidan Baxter, musicien électronique qui doit avoir participé à plus d’une centaine d’albums. The Spectrum of Distraction est un album concept disposé sur deux disques, qui doit s’écouter en branchant la fonction shuffle de son lecteur. 97 morceaux, deux heures de musique, pour un album qui se réinvente à chaque écoute. Guitare bruyantes et batteries folles (18 batteurs différents sur l’album) qui se mélangent aléatoirement à des morceaux jazzy ou tout simplement calmes. The Spectrum of Distraction est une expérience à tenter et retenter, à l’infini. A découvrir sur le site de l’artiste.

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