Bowie, du pire au meilleur

 

[Dimanche en chansons #20]


Il y a un an, David Bowie nous quittait. Depuis, les hommages sont unanimes, incessants, permanents. Le dernier album a été placé très haut dans la plupart des tops des grands magazines comme des amateurs et pas un jour ne se passe sans que ma timeline Facebook n’affiche une chanson ou un article de lui.

Ma relation à Bowie a toujours été complexe. A la fois, il a écrit quelques-unes des plus belles chansons que j’ai eu la chance d’entendre, à la fois j’ai toujours eu du mal à écouter ses albums et même plus que quelques morceaux à la suite.

Cette année, lors de nombreux débats et échanges, j’ai défendu que David Bowie était un immense créateur de tubes, mais qu’aucun album n’était vraiment exceptionnel, déclenchant les cris d’orfraie de mes interlocuteurs. 2017 était pour moi une année de renouveau, j’ai décidé de me lancer des défis, notamment pour me remettre à écrire dans Pichenettes et ainsi parler de musique plus souvent qu’une fois par an quand je publie mon top de mes albums préférés de l’année.

Aussi, j’ai voulu vérifier mes dires et j’ai donc écouté TOUS les albums de David Bowie, les uns après les autres. Pour voir si j’avais tort ou raison. Pour voir aussi si je n’avais pas réellement raté quelque chose. Et je les ai classés, pour rigoler. Avec un petit commentaire, pour expliciter.

 


25 -Never Let Me Down (1987)

J’ai trouvé ce disque un jour à 50 centimes chez un disquaire. En l’écoutant, je comprends pourquoi…

 

 

 


24 – Tonight (1984)

Album clairement fait à l’arrache… La preuve ? Il y a même du reggae dedans.

 

 

 

 


23 – ‘hours…’ (1999)

Si des copains à moi avaient produit ce disque quand on était au lycée, je leur aurais conseillé de s’accrocher à leurs études et à ne surtout pas envisager une carrière musicale.

 

 

 


22 – Earthling (1997)

Alors j’adore la Jungle et la Drum and Bass, c’est pas la question. Et je reconnais la prise de risque hein. Et le résultat n’est pas aussi catastrophique que l’on pourrait craindre après l’écoute de la première chanson. Mais quand même… Pourquoi ?




21 – Pin Ups (1973)

OK, un album de reprises, c’est jamais trop une bonne idée. Mais là c’est gênant quand même non ?

 

 

 


20 – Black Tie White Noise (1993)

Il parait que c’est l’album de la renaissance… Alors oui, on partait de loin, mais faut pas déconner, c’est quand même ultra ringard de produire un son pareil en 93 ! Et la trompette, c’est pas vraiment moins relou que le saxophone.

 


19 – The next Day (2013)

En 2013, Johnny n’a pas sorti d’album. Heureusement, David a comblé le vide laissé entre nos oreilles.

 

 

 


18 – Blackstar (2016)

Ca commençait pas mal. La première chanson, un peu longuette certes, semble donner une ambiance intéressante à l’album. Et là, catastrophe. Après s’être caché pendant 9 minutes, le saxophone arrive et tout le kitsch des années 80 nous saute aux oreilles. Dès la deuxième chanson, on commence à espérer que la fin (de l’album hein, pas de mauvais esprit) arrive au plus vite.

 


17 – Young Americans (1975)

Sur cet album, il y a tout ce que je déteste chez Bowie. Du saxophone qui dégueule, du kitsch, de la recherche du tube à tout prix. Par moment, on se demande si on écoute la bande originale d’un porno des années 80 ou le générique d’une série télé ringarde.

 


16 – Aladdin Sane (1973)

La suite américaine de Ziggy Stardust n’est clairement pas au même niveau. Les envolées de saxophones sont omniprésentes mais il y a pire: le piano jazz ! Alors oui, la pochette est jolie, ce qui est rare chez Bowie, mais vraiment ce disque est oubliable. Et la reprise des Stones ? On en parle ou pas ?

 


15 – Diamond Dogs (1974)

Cette pochette est vraiment affreuse. Album le plus politique de Bowie, parait-il précurseur de la cold wave. Ça doit être pour ça qu’on se fait un peu chier. Non, sans déconner, ça ressemble quand même un peu à un mauvais Pink Floyd non ?

 

 


14 – The Man Who Sold the World (1970)

Troisième album de l’artiste, on sent qu’il veut monter en puissance, il y a de la guitare électrique, des morceaux plus sombres, une recherche d’unité dans l’album. Mais ça sonne très creux, notamment les solos de guitares. Et même le tube qui donne son nom à l’album a des arrangements assez fatigants. Un des rares morceaux dont la reprise est meilleure que la version originale.

 


13 – Heathen (2002)

Je ne peux pas dire que ce soit un mauvais disque… Mais qu’est-ce que c’est plan plan. Quand on pense que, cette année-là, sont sortis des albums magiques de Notwist, Flaming Lips, The Streets, Boards of Canada, Interpol, Libertines, Queen of the Stone Age, Coldplay (nan, j’déconne)…

 

 


12 – Space Oddity (1969)

Alors oui, il y a un morceau d’anthologie au début de l’album. Mais à part ça ? C’est quand même assez chiant…

 

 

 


11 – Reality (2003)

C’est pas mauvais du tout. Mais je viens de finir d’écouter le disque et j’ai déjà oublié ce que j’ai entendu…

 

 

 


10 – 1. Outside (1995)

Quand tu as déjà écouté une vingtaine d’albums de Bowie et que tu arrives à l’album concept de retrouvailles avec Brian Eno, forcément, tu as un peu peur. Et finalement, c’est pas si mal. De loin son meilleur disque de la période moderne.

 

 


9 – David Bowie (1967)

Un premier album folk et baroque que je n’avais jamais écouté. Naïf et sympathique par certains côtés. Plus sombre et déjà presque glam par d’autres. Une agréable découverte.

 

 

 


8 – Hunky Dory (1971)

Deux énormes tubes, à la qualité plus que parfaite. Le reste n’est pas au même niveau, notamment les chansons très référencées (Dylan, Beatles, Velvet…) et les guitares qui en font beaucoup trop. Mais bon, il y a quand même de sacrées chansons sur ce disque.

 

 


7 – Heroes (1977)

Sorti la même année que le sombre Low et point central de la trilogie berlinoise, l’album est plus  pop que le précédent, avec quelques morceaux expérimentaux intéressants. Un joli disque, un peu écrasé lui aussi par son tube majeur et surtout par ce saxophone qui donne envie de tuer quelqu’un, mais un joli disque.

 

 


6 – Station to station (1976)

Album très court dont rien que le nom semble indiqué qu’il s’agit d’un album de transition. Et clairement, on sent que Bowie veut plus de sobriété et plus de profondeur. On ne recherche pas les envolées lyriques à tout prix, le sax est presque discret. Et puis, ça groove clairement. J’aime ce genre de transition.

 

 


5 – Let’s Dance (1983)

Je suis bien conscient de ne pas être objectif sur cet album, puisqu’il contient l’une de mes chansons préférées, Modern Love. Néanmoins, j’ai souvent moqué ce disque et je dois reconnaître que cette réécoute lui rend justice, notamment cette ouverture fracassante, avec trois premiers morceaux parfaits. Et le reste de l’album tient lui aussi la route. Excellent.

 


4 – Scary Monsters (and Super Creeps)  (1980)

Décidemment, Bowie réussit les albums de transition. Passage entre la sombre trilogie berlinoise et le funky Let’s Dance, cet album est d’une grande qualité, avec Ashes to ashes en son centre pour nous transporter. Et en plus, il n’y a pas de saxophone sur le disque. Comme quoi !

 

 


3 – Low (1977)

Pas forcément son album le plus connu. Pas vraiment de tubes pour une fois. Mais une vraie unité dans l’album, un son minimaliste, des harmonies sobres. Un album complexe, intrigant. Et assez génial, il faut bien le reconnaître.

 

 


2 – Lodger (1979)

Ce disque, dernier de la trilogie berlinoise, est une vraie découverte pour moi. Je ne suis pas sûr de l’avoir déjà écouté avant, et c’est vraiment dommage. Pas de grand tube qui claque, une grande sobriété, aussi bien au niveau musical qu’au niveau de la voix et des expérimentations presque toutes réussies. Sous le charme !

  



1 – The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars (1972)

Bon, c’est là qu’il faut admettre quand on dit n’importe quoi. Mon Dieu, que cet album est génial. Prenant, électrisant, riche, dense. Des tubes à la pelle et malgré tout une unité incroyable. Cet album est un chef d’œuvre absolu, une rareté.

 


Bon, au final, il faut bien reconnaître que Bowie, c’est plus que quelques chansons. Un chef d’œuvre, quelques albums d’exception et plusieurs bons albums, peu d’artistes peuvent en dire autant. Donc j’ai dit des conneries pendant de nombreuses années.

Mais il y a aussi un bon gros paquet de trucs inécoutables, notamment sur la deuxième moitié de sa carrière. Et le dernier, encensé il y a un an, est au mieux totalement quelconque. Ce n’est pas le plus important, car, au final, la discographie a vraiment de la gueule.

Enfin, musicalement. Parce que les pochettes, c’est quand même vraiment une catastrophe presque généralisée.


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