Les 50 albums de 2017

 

Pour la septième année consécutive, je vous propose mon top des albums sortis dans l’année qui vient de se terminer. J’espère réussir à aller au bout de la décennie pour pouvoir vous proposer un top des années 2010, même si je sens que je commence à avoir du mal à aller vers la nouveauté et que je commence à être imperméable à certains courants musicaux.

Plus compliqué encore, mes envies de découverte musicale évoluent. Depuis le mois de juillet, j’ai principalement écouté de la musique classique, ce qui ralentit forcément mon rythme d’écoute des sorties. Heureusement, mes amis et mes sites/blogs fétiches continuent de m’aider à me tenir à jour. Citons en vrac L’ombre sur la mesure pour les amateurs de musique expérimentale, minimaliste ou bruitiste, donc le top vient nous rappeler qu’il y a toujours plus pointu que soit, Ocean of Noise, pour la pop et l’indie rock, I Left Without My Hat qui est revenu plus en forme que jamais et dont le Bilan 2017 est particulièrement complet. Terminons par Blinking Lights, de l’ex-voisin du premier qui doit être le seul dont je lis l’ensemble des articles, notamment du fait de la grande variété des rubriques. Je n’oublie pas ceux qui n’ont pas de blog/site mais qui sont sources, notamment via Facebook, d’une grande partie de mes découvertes.

Encore une fois, merci à tous. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne année et une bonne écoute. Si vous souhaitez retrouver l’ensemble des disques ci-dessous, il y a cette playlist Spotify, classée de 1 à 50 (il ne manque que l’album de Ty Segall). Et en haut à gauche du site, vous pouvez retrouver la playlist de mes 50 chansons préférées de l’année.

 

20 – And So I Watch You From Afar – The Endless Shimmering

Au départ, ce groupe a quand même peu de chance de me plaire. Du rock instrumental, à mi-chemin entre rock progressif et math rock. Bref, un truc de bourrin qui secoue ses cheveux en concert. Et pourtant, j’accroche depuis le début à leur discographie et cet album, le cinquième des nord-irlandais, pourtant passé un peu inaperçu, n’échappe pas à la règle.

 

 


19 – Thurston Moore – Rock n Roll Consciousness [Caroline]

Je ne pensais pas un jour mettre un disque de Thurston Moore dans un de mes tops. En effet, malgré tout l’amour que j’ai pour Sonic Youth, sa carrière me paraissait bien loin, surtout au vu des dernières sorties, aussi du groupe que de lui en solo. En lisant quelques bonnes critiques, je me suis quand même décidé à l’entendre. Et j’ai bien fait. Entouré de musiciens de talents (Steve Shelley, Debbie Googe), Moore réalise un disque énergique et finalement plutôt optimiste.

 

 

18 – Cunninlynguists – Rose Azura Njano [RBC Records]

Le rap US est d’une richesse incroyable, et cette année le confirme encore. Dans tous les genres, des artistes continuent d’innover, d’inventer, de se renouveler… Rose Azura Njano, premier album du groupe depuis 2011 vient rappeler que même dans le sud profond, on peut faire du hip hop musical, expérimental, loin des clichés attendus.

 

 

 

 17 – Stupeflip – Stup Virus

Si tu te sens à bout, si tu as pris des coups

Faut que t’écoutes le STUPEFLIP CROU

Et si la vie te saoule et si tu te sens seul

Faut que t’écoutes le STUPEFLIP CROU

 

 

16 – Björk – Utopia [One Little Indian]

J’aime tellement Björk que je ne pourrais probablement jamais dire du mal d’un de ses disques. Mais ça faisait un petit moment que je n’attendais plus grand-chose de ses sorties. Le plaisir d’entendre sa voix, quelques jolies chansons, et un retour aux anciens disques tellement au-dessus du lot. Et pour la première fois depuis longtemps, Björk a réussi à me surprendre. Ce disque est sublime, magique, incandescent. Un bijou qui restera longtemps dans ma platine.

 

 

15 – Priests – Nothing Feels Natural [Sister Polygon Records]

J’avais suffisamment aimé le disque pour aller voir le quatuor un soir d’halloween au Sonic. L’album est en effet d’une rage et d’une énergie rock dont seuls les groupes américains sont capables. Mais en live, l’expérience est encore plus forte.  Le rock n’est pas (encore) mort et, cette année, il le doit beaucoup à Priests.

 

 

14 – GodSpeed You Black Emperor – Luciferian Towers [Constellation]

Ma relation avec ce groupe a toujours été complexe. J’ai commencé par détester avec de réellement découvrir suite à un live de leurs alter ego de Silver Mt Zion. Et je garde toujours une certaine méfiance à l’écoute de leurs disques. Méfiance vite oubliée à l’écoute de ces quatre morceaux, aussi puissants et envoutants que d’habitude. Mais avec une vraie originalité dans la forme, notamment dans l’enchainement des chansons et dans la mélancolie de la dernière pièce du disque.

 

13 – Kendrick Lamar – DAMN. [Top Dawg]

Qu’est-ce que je peux bien raconter sur ce disque, qui se retrouve en haut de la plupart des classements de l’année ? Que Kendrick Lamar a définitivement un talent fou et que tout ce qu’il touche se transforme en tube ? Que ses samples sont tellement merveilleux qu’on a l’impression d’entendre plusieurs chansons en une seule ? Que même U2 n’est pas insupportable auprès de lui ?

 

 

12 – The National – Sleep Well Beast [4AD]

Le sixième album des Américains est probablement le plus compliqué à appréhender. Déjà parce que les trois précédents disques font partie des meilleurs disques de ces dix dernières années et que ça commence à être difficile de faire mieux, ou même aussi bien. Aussi parce que ce disque est probablement le plus complexe, le plus torturé, alternant morceaux presque pop et thèmes déprimants. Au final, même si on a le sentiment d’un manque de cohérence, il reste un très bel album.

 

 

11 – LCD Soundsystem – American Dream [DFA Records/Columbia]

LCD, c’est un peu mon groupe préféré de tous les temps. Découvert en concert par hasard dans un festival improbable à Cannes, j’ai eu le sentiment d’enfin voir un groupe qui faisait la musique que je rêvais d’entendre. Sans parler du charme de la voix de James Murphy ! J’ai couru à We Love Green pour leur concert de retour à Paris en 2016 et j’ai fait de même cette année à l’Olympia. Tout ça pour dire que ce disque n’est pas leur meilleur, loin de là. Mais c’est quand même très bon.

 

 

10 – Fever Ray – Plunge [Rabid]

Il m’a fallu plusieurs tentatives pour vraiment apprécier ce disque. Mais ça en valait la peine. On pense aux Knife, évidemment, pour le côté dance-punk délirant et la capacité à envoyer du tube sans en avoir l’air. Pour supporter un trajet interminable, c’est le disque parfait !

 

 

9 – Blanck Mass – World Eater [Sacred Bones Records]

J’ai failli passer à côté de ce disque. Pourtant, en bon fan de Fuck Buttons, je suis sûr d’avoir écouté ce disque de Benjamin John Power sans son acolyte habituel à sa sortie. Mais, je ne sais pas pourquoi, je l’avais mis de côté. Le voir dans plusieurs tops de personnes de qualité m’a encouragé à y retourner. Grande idée.  Un disque puissant, mélangeant drone, post-rock et sonorités plus dansantes.

 

8 – Vagabon – Infinite Worlds [Father/Daughter Records]

Je vous mets au défi d’écouter la première chanson de ce disque sans avoir envie de l’écouter jusqu’au bout. Premier album de Laetitia Tamko, new-yorkaise venue du Cameroun, ce disque rappelle que le rock indépendant n’est pas mort, un peu dans la veine de Car Seat Headrest… Mais avec une voix rocailleuse incroyable et un sens de la mélodie imparable.

 


7 – King Gizzard & The Lizard Wizard  – Murder of the Universe [ATO Records]

Les Australiens fous avaient promis 5 albums cette année. Ils ont tenu parole, avec cinq excellentes galettes, un peu inégales mais toutes de qualité. La dernière est d’ailleurs sortie le 30 décembre. Si le premier album, certes le plus tubesque, m’a un peu déçu, c’est le second qui m’a le plus inspiré. Cohérent, énergique, drôle. Un cru dans la veine de l’excellent Nonagon Infinity de 2016.

 

6 – L’Effondras – Les Flavescences [Noise Parade]

Souvent, les premières parties, c’est pénible. Des fois, c’est bien. Rarement, c’est mieux que le groupe qu’on est venu voir. C’est l’effet que m’a fait le trio instrumental venu de Bresse en prélude au concert des canadiens d’Avec le Soleil Sortant de Ta Bouche. Une telle énergie rock que le reste parait un peu fade. Et je suis rentré chez moi avec leur disque plutôt que celui que je pensais acheter. Et je l’ai écouté toute l’année sans ennui.

 

5 – Abstrackt Keal Agram – Screen Blood [AKA – Grand Musique Management]

L’année avait commencé avec l’annonce de la reformation de ce groupe phare (cette blague est cadeau) de la scène électro française du début du millénaire et la sortie d’un coffret discographique alléchant, contenant leurs trois albums. Quand le nouvel album est sorti, j’ai mis du temps à oser l’écouter, tellement j’avais peur d’être déçu. J’ai eu tort. C’est toujours aussi sombre, angoissant et poétique. Et pourtant, aucune impression de redite. Un grand disque, tout simplement.

 

4 – Jessica93 – Guilty Species [Music Fear Satan]

Jessica 93, c’est un peu le chouchou de nos concerts lyonnais à mes acolytes et moi (spécial cacedédi). Une sorte de madeleine de Proust en version Noise, qu’on a été voir jusque dans le froid du festival organisé par Wine and Noise à Château avec quelques dizaines de courageux. Avec ce disque, parfait en tout point et acclamé par toutes les critiques, on comprend que rien ne sera plus comme avant. Tant mieux pour lui (eux maintenant). Tant mieux  pour le rock en France.

 

 

3 – Julien Baker – Turn Out the Light [Matador]

J’ai beau ne pas toujours être fan de Pitchfork, je jette toujours un œil sur leurs albums labellisés « best new music ». Des fois, j’arrête au bout de 10 secondes. Et des fois, j’arrête tout ce que je suis en train de faire pour juste écouter. La voix de cette Américaine de 22 ans prend au plus profond des tripes. On a le sentiment de flotter, sans pouvoir sortir de l’album. Le plus beau disque de l’année, sans aucun doute.

 

 

2 – Hugo TSR – Tant qu’on est là [Chambre Froide]

Le morceau Là-haut avait déjà marqué mon année 2016, l’album qui l’accompagne en a fait de même en 2017. Du Hip-hop en français intelligent, radical, énervé. Quand j’écoute ça, j’ai envie d’avoir 15 ans. Avec les samples de classique qui viennent donner une touche de mélancolie et les punchlines qui claquent « j’emmerde Pôle Emploi, moi j’veux être pilote de pirogue », ce disque est certes un peu bancal, mais tellement authentique.

 

 

1 – Max Richter – Three Worlds : Music from Woolf Work [Deutsche Grammophon]

J’ai découvert Max Richter sur le tard, avec ce disque même si je connaissais sans le savoir ses bandes originales de films et séries. Inspiré de l’œuvre de Virginia Woolf, ce brillant disque de musique minimaliste a accompagné mon année. Je me suis plongé dans son œuvre et je suis retombé dans la musique classique grâce à lui. Alors, même s’il semble parfois moins original que certaines de ses créations précédentes, Max Richter représente sans aucun doute mon coup de cœur de l’année.

 


21 – Avec le Soleil Sortant de Sa Bouche – Pas Pire Pop, I ♥ You So Much

22 – Ty Segall – Ty Segall

23 – Wolf Parade – Cry Cry Cry

24 –Four Tet – New Energy

 25 – Belief Defect – Decadent Yet Depraved

26 – Soulwax – FROM DEEWEE

27 – Les Marquises – A Night Full Of Collapses

28 – Oiseaux-Tempête – Al-‘An !

29 – Cheveu/Groupe Doueh – Dakhla Sahara Session

30 – Public Service Broadcasting – Every Valley

31 – Japandroids – Near To The Wild Heart Of Your Life

32 – Tinariwen – Elwan

 33 – Thee Oh Sees – Orc

34 – Cloud Nothings – Life Without Sound

35 – Guerilla Toss – GT Ultra

36 – Sorority Noise – You’re Not As _____ As You Think

 37 – Charly Bliss – Guppy

38 – Girlpool – Powerplant

39 – Big Thief – Capacity

40 – Fleet Foxes – Crack-Up

 41 – Ben Frost – The Centre Cannot Hold

42 – Jesca Hoop – Memories are Now

43 – Lana Del Rey – Lust For Life

44 – Mogway – Every Country’s Sun

45 – Wolf Alice – Visions Of A Life

46 – Talaboman – The Night Land

47 – Tyler the Creator – Flower Boy

48 – Kevin Morby – City Music

 49 – Slowdive – Slowdive

50 – The Rural Alberta Advantage – The Wild


 

Commentaires

Articles les plus consultés